Etre autonome en électricité ? Faire son installation soi-même sans connaissance particulière, est-ce possible ?

Il faut commencer par où ?

Je commence à me renseigner, fouille sur Internet, lis des forums…

Premières constatations : il faut d’abord définir les besoins. Qu’est-ce que je veux faire fonctionner, combien je vais consommer par jour, etc.

Ensuite avoir une petite idée du prix que l’on veux y mettre.

Pour ma part, j’ai commencé avec une première expérience : un petit panneau sur un mobil home pour faire fonctionner quelques lampes et un petit frigo. Pour cela , il m’a fallu quelques panneaux d’occasion trouvés sur le bon coin, un convertisseur et des batteries de récupération de camion.

Avec quelques euros, j’avais déjà une petite idée de la production effective des panneaux. J’avais l’éclairage dans mon mobil home et quelques boissons fraîches dans le frigo !

Mon installation :

Je veux TOUT comme dans une “vraie” maison : Frigo, congélateur, machine à laver, eau chaude, lave-vaisselle, clim et chauffage, ordi, Internet, grille-pain, etc…

On peut diviser l’installation en 4 modules :

1. Les panneaux pour produire
2. les batteries pour stocker
3. L’électronique : avec un régulateur pour recharger les batterie et un convertisseur pour avoir du 220 volts dans la maison.
4. Le groupe électrogène pour les longues périodes sans soleil !

Mais tous ces éléments doivent être cohérents entre eux.

1) Les panneaux solaires

Je fais les petites annonces du bon coin et je trouve des panneaux neufs démontés d’un hangar pour lequel le permis de construire a été refusé : 120 euros le panneau de 190 watts.

Je choisis des monocristallins. Il parait qu’ils produisent mieux sans soleil.

L’orientation : pas la peine de les avoir plein sud ! Je ne veux pas revendre l’électricité, je veux la consommer et c’est là toute la différence.

Le toit est orienté au 120 ° c’est à dire au Sud Est… Avec l’expérience, je pense que c’est un bon choix d’orientation.

Je ne cherche pas la productivité optimale mais plutôt une production étalée dans la journée. J’avais pensé à une double exposition mais cela aurait engendré d’autres problèmes techniques.

Pour commencer, je choisis d’en installer 8 pour tester l’installation. Par la suite, j’ai doublé le nombre de panneaux, soit 16 pour un coût total de 3000 euros.

Je choisis une inclinaison faible pour produire plus longtemps dans la journée ( voir schéma : je suis sur la deuxième ligne 20° en partant du haut)

Chaque série de panneaux est reliée à un disjoncteur – cela me permet de couper certains panneaux pour contrôler la charge et leur fonctionnement.

Les panneaux sont simplement collés sur le toit !

2) Les batteries

Je choisis la capacité en fonction de l’autonomie sans soleil que je veux, du prix, du nombre de cycles.

Je prends 8 batteries de 200 Ah en 12 volts….ce qui fait 1600 Ah.

En watt/h (U=RI) 1600 * 12 = 19 000 watt/h environ. C’est à dire qu’en absence de soleil et si je ne veux pas vider les batteries à plus de 70% (pour une question de durée de vie), je peux utiliser 13kw/h. Si je consomme 4 kw/h par jour, je peux tenir 3 jours environ. Coût 2 600 euros pour des batteries de 1500 cycles à 50% de décharge.

Combien de temps vont-elles durer ? Théoriquement, une dizaine d’années !

3) L’électronique

Le régulateur : Je choisis une très bonne marque et une puissance élevée qui me permettra de faire évoluer mon installation jusqu’à 5 kw de panneaux. Coût : 700 euros.

le convertisseur : 5 kw et maxi 10 kw en pointe. En gros le besoin d’un studio et qui fait aussi chargeur de batterie sur lequel je peux brancher le groupe électrogène. Coût : 2 500 euros.

4) Le groupe électrogène

Je choisis un modèle diesel de 6 kw qui a la particularité de démarrer tout seul, si les batteries sont faibles. Coût 2 000 euros.

Ca marche ou pas ?

J’ai une installation cohérente pour un coût total de 9 000 euros (sans le groupe) avec quelques câbles, colle, etc…

Testé depuis 3 ans, tout fonctionne correctement. Le branchement n’est pas compliqué.

Les panneaux étant au Sud-Est, ils fournissent plutôt le matin pour recharger les batteries déchargées la nuit. La production est satisfaisante et les panneaux fournissent parfois plus de 3 kw en pointe et plus de 15 kw /jour ! Même par temps de brouillard, ils peuvent fournir 800 w !

J’ai une clim réversible qui me chauffe la maison, celle-ci a une surface de 80m2, avec une bonne isolation.

Le cumulus thermo-dynamique est programmé pour se déclencher selon 2 conditions : l’horaire entre 10 h et 17 h et lorsque les batteries sont pleines.  J’aurais préféré une programmation selon un seuil minimum de production d’énergie des panneaux mais je n’ai pas trouvé la solution.

Aucun problème au niveau électronique et le convertisseur permet aussi de recharger les batterie avec le groupe.

Dés que j’allume le groupe : il recharge les batteries et injecte du courant dans la maison et tout cela sans coupure d’électricité !

J’ai eu 2 ou 3 coupures pour batteries faible en hiver. Il a suffi alors d’allumer le groupe durant 1 à 2 h pour recharger les batteries pour la journée.

Produire est facile est n’est pas problématique, surtout dans le sud ! Et je n’envisage même pas l’éolien. Il est préférable d’ajouter quelques panneaux.

Dés que les batteries sont pleines, le trop plein d’électricité et utilisé pour chauffer l’eau du cumulus ( 300 l ). Le convertisseur enclenche un relais qui démarre une minuterie (quelques euros sur le site conrad) dans une tranche horaire définie.

Les erreurs

Pas de chance ! Quelques temps après l’installation terminée, la foudre a détruit 3 panneaux solaires. Le vendeur, qui n’avait jamais vu ça auparavant, m’a offert d’autres panneaux.

J’ai voulu faire marcher tout cela en 12 volts. Seulement, il vaut mieux avoir le plus haut voltage pour avoir des fils pas trop gros.

J’ai acheté au début un régulateur 12 volts (que j’ai revendu) et suis passé en 48 volts au niveau des batteries.

Pour les  panneaux, mettre le voltage le plus élevé possible. (voir la capacité du régulateur – le mien accepte 150 volts ) en les mettant en série, puis en parallèle ( par ex : 3 panneaux de 36 volts en série = 108 volts  puis des groupes de 3)

Je voulais faire démarrer le groupe automatiquement lors d’un niveau bas des batteries mais j’ai laissé tomber, déjà que le groupe a du mal à démarrer manuellement ! Ensuite, il est tombé en panne et j’ai racheté un plus petit groupe.

Ca ne sert à rien d’avoir un gros groupe. Ce n’est pour moi que du dépannage et autant faire marcher un petit groupe de 3 kw pendant 2 h qu’un gros pendant 1 h pour recharger les batterie. Il n’a tourné que 36 h durant tout l’hiver.

Il me manque un petit contrôleur de batterie pour voir la charge (150 euros), avec l’habitude je sais où j’en suis…mais c’est peut-être plus simple au début pour suivre la consommation.

Je ne regrette pas l’investissement même si je pense qu’il faut du temps pour amortir l’installation.